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lundi 15 février 2021

L'hiver de Solveig (Reine Andrieu)





Nationalité de l’auteur:
Française 
Editions Préludes (10 Février 2021) 
448 pages
ISBN-10: 2264074051 
ISBN-13: 978-2264074058 
Genre: Historique
Lu le: 28 Janvier 2021
Ma note: 15/20 



Résumé/4ème de couverture:

Été 1940. Dans la France occupée par les Allemands, les habitants sont contraints de donner gîte et couvert à l’ennemi. À Lignon, paisible bourg du Bordelais, les Lenoir, une famille de notables, doivent héberger Günter Kohler. Passée sa répulsion première, Noémie, la jeune épouse, éprouve une violente attirance pour l'adjudant qui vit désormais sous leur toit.


Printemps 1946. La guerre est terminée, mais elle a laissé derrière elle son lot de malheurs, et de nombreux déplacés. Parmi eux, une fillette, retrouvée assise sur un banc, dans un village non loin de Bordeaux. Qui est-elle ? d’où vient-elle ? et pourquoi semble-t-elle avoir tout oublié ? Justin, un gendarme de vingt-quatre ans, décide de la prendre sous son aile et de percer le mystère qui l’entoure.
 

Mon avis:

        Merci beaucoup à Maud, des éditions Préludes, pour m'avoir proposé de découvrir le nouveau gagnant du Prix du premier roman Kobo by Fnac. Avec sa couverture qui montre un domaine et qui n'est pas sans rappeler une ambiance à la Downtown Abbey, ce roman historique m'a aussi beaucoup plu par son résumé qui nous entraine sur deux époques pas très éloignées afin de remonter le passé et se plonger en plein cœur de la Seconde Guerre Mondiale, entre résistance et contraintes. Malgré quelques petits déséquilibres mineurs, c'est un très bon premier roman et l'on passe un bon moment, que j'ai partagé avec Marie (les lectures de Knut) suite à une lecture commune improvisée sur le tard.

Points de vue/Critiques:

        Dans ce roman, plusieurs personnages vont être le narrateur de cette histoire et vont alternés les chapitres. On a donc un roman chorale entamé par Solveig que l'on retrouve de nos jours et qui va nous prendre par la main afin de remonter dans le passé et connaître les début de sa vie, à travers sa famille, durant la Seconde Guerre Mondiale. C'est le genre de construction qui fonctionne parfaitement et qui crée un rythme parfait. La seule petite chose qui m'a interpelé est le fait que chacun des personnages utilise la première personne. Même si c'est un roman chorale, on a plutôt l'habitude d'avoir un seul personnage qui s'exprime avec le "je" (en général, le personnage vraiment central, d'où part l'histoire, en l'occurance Solveig pour ce livre) et pour les autres, on a une retrasncription indirecte. Cette figure de style n'est pas dérangeante en soi, mais elle m'a suffisament interpelée pour que je mette le doigt dessus et a sûrement fait en sorte que je ne me suis pas attachée plus à Solveig qu'aux autres personnages.

        L'histoire ne va pas nous emmener au coeur du conflit en lui-même, avec les champs de batailles, les affrontements, les morts etc... Tout ceci n'apparaît qu'indirectement puisque l'on va surtout suivre la vie quotidienne de la famille Lenoir, vivant à Bordeaux. C'est à travers tous les membres de la famille, y compris le personnel de maison (le jardinier, la domestique, la cuisinière) que tous les élèments de la guerre vont se refléter. On va ainsi aborder le thème de la réquisition des domiciles par les Allemands, la résistance avec les moyens mis en oeuvre, les attitudes à adopter face à quiconque qui sont difficiles à opter pour ne pas marquer clairement sa position d'un côté ou de l'autre au risque de représensailles, la lutte et les stratégies mises en place pour pouvoir continuer à se nourrir, l'entraide et la solidarité à ne pas ouvertement afficher ou encore la fuite des Juifs. Beaucoup de choses sont donc abordés, et elles sont faites avec beaucoup de nuances. J'ai beaucoup aimé cette subtilité dans tous les domaines qui apportent de la crédibilité et qui touchent d'autant plus. Car dans un tel contexte, tout n'est pas blanc ou noir. Quelque soit sa situation, de quel côté où l'on se trouve ou qu'importe ses idéaux, un tel drame ne permet pas aux gens d'être toujours linéaire, face à ce que chacun endure chaque jour ou face à ce que la guerre place sur votre chemin. La présence du personnage de Günter Kohler incarne d'ailleurs trés bien cette nuance et placer cet Allemand au centre du récit comme tous les autres personnages est une trés bonne idée qui permet de varier et nuancer les points de vues. Et le reflet de ce qui se passe à l'exterieur, au coeur du conflit, sur les Lenoir est trés bien retransposé et est tout aussi moche, brutal et cruel que si le récit se déroulait sur le front.

        Dés les premières pages, le récit avance trés rapidement, ce qui m'a beaucoup plu et m'a surprise. La romance, qui n'est pas une surprise, entre l'Allemand et Noémie Lenoir est donc rapidement acté et cette avancée rapide permet non seulement de rentrer et d'être happé immédiatement par l'histoire, mais elle permet en plus de créer une sorte de frénésie halentante remplie d'interrogations car l'on se questionne sur tout ce qui peut arriver dans les nombreuses pages qu'il reste! Après ce début sur les chapeaux de roue, on notera un déséquilibre dans le rythme, puisqu'une sorte de lenteur s'installe dans le tiers suivant du roman, jusqu'à ce que des évènements arrivent et bouleversent la vie des Lenoir. Un petit déséquilibre est également présent dans la construction des chapitres chorale puisqu'après avoir eu un chapitre particulier sur un certain point de vue, qui met en haleine et aiguise parfaitement le lecteur, on ne retrouve plus du tout ce personnage... Dommage que ce procédé n'est pas été réguliérement gardé, ce qui aurait permis d'avoir moins de pages "explications finales" au terme du roman. Sur le même principe j'aurais aimé que les chapitres du passé soient  entrecoupés de temps en temps par Solveig, la vielle dame qui nous a introduit son histoire. 

En bref:

        Le prix du premier roman Kobo by Fnac a une nouvelle fois fait mouche en récompensant "L"hiver de Solveig" de Reine Andrieu car l'autrice livre un très bon livre. Dans ce roman chorale, on va plonger au coeur de la Seconde Guerre Mondiale, non pas au coeur des conflits et des batailles, mais dans la vie quotidienne bouleversée d'une famille. De nombreuses choses se retranscrivent sur l'ensemble de la famille et du personnel de maison et elles sont parfaitement bien retransposées pour nous montrer que l'horreur et les drames de "l'extérieur" se reflétent irrémédiablement aussi sur l'ensemble de la population. Toute l'histoire et les faits sont abordés avec beaucoup de nuances ce qui est d'autant plus juste, crédible et touchant , ce qui en fait la vraie force de ce récit. On notera quelques petits déséquilibres dans la construction et dans le rythme mais rien qui n'entache ce livre pour en faire une bonne lecture!

2 commentaires:

  1. Je vois ce roman tout le temps sur Instagram en ce moment et j'ai très envie de le lire, même si l'idée de départ ne me semble pas révolutionnaire en soi : l'Occupation, un soldat allemand qui s'installe dans une famille française, avec probablement une histoire d'amour là-dessous, bon...c'est du déjà-vu ! Et l'intrigue qui se passe dans le Bordelais me rappelle beaucoup La Bicyclette Bleue... Pour autant, les avis élogieux autour de ce roman me poussent à m'y intéresser de plus près.

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    1. Oui c'est vrai qu'au premier abord il n'y a rien de révolutionnaire, mais on plonge vite dans cette histoire qui aborde beaucoup de choses!

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