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lundi 21 décembre 2020

Nina et ses soeurs (Karine Lebert)




Nationalité de l’auteur: Française 
Editions De Borée (12 Novembre 2020) 
Collection Terre de Poche
348 pages
ISBN-10: 2812932031 
ISBN-13: 978-2812932038 
Genre: Historique
Lu le: 29 Novembre 2020
Ma note: 17/20 



Résumé/4ème de couverture:

Les Tonneliers, c'est le domaine dans lequel Nina a vécu une enfance heureuse avec ses trois grandes soeurs, ses parents et les animaux de la ferme, ses compagnons de jeu favoris. Mais la Première Guerre mondiale vient assombrir l'horizon. À quinze ans, contrainte de pallier l'absence de son père parti au front et le découragement de sa mère, Nina endosse les responsabilités de la ferme. Cela devient vite la passion de sa vie. À peine a-t-elle le temps de penser à Olivier d'Évroult, jeune noble intimidant...

Mon avis:

            J’ai profité d’un contact avec les éditions De Borée qui m’ont proposé de choisir ce que je voulais dans leur catalogue pour découvrir le tout premier livre de Karine Lebert qui était en réédition. Je m’attendais à une lecture moins passionnante que la saga des amants de l’été 44 (et ce fut le cas même si ce premier livre fut agréable à lire) mais surtout je pensais retrouver une plume beaucoup moins aboutie, avec pourquoi pas des incohérences. Mais je n’ai rien retrouvé de tout cela, et je suis finalement assez surprise de trouver un bon premier roman. 

Points de vue/Critiques:

            Le titre de ce livre ne laisse pas place aux mystères et à la surprise, puisque l’histoire va nous faire voyager à travers les années, sur presque 30 ans, pour dépeindre la vie de Nina, une jeune fille paysanne, née au début des années 1900 et ayant traverser bon nombre de choses dans sa campagne normande. Le décor est alors rudement bien planté. On se situe dans une ferme avec tout ce que cela comprend pour pouvoir faire vivre toute une famille. L’autrice décrit parfaitement toute l’exploitation et les travaux aux champs entre les semis, les récoltes, la météo et les animaux. Gérer une ferme n’est pas de tout repos, l’incertitude est quotidienne et la vie de toute une famille dépend entièrement de ce que l’on peut retirer de l’exploitation. 

            Et dans la famille Vigogne, la dernière fille née (qui n’est malheureusement pas un garçon après 3 autres filles) va se démarquer. J’ai été incroyablement surprise de constater que le caractère de la jeune fille est porté sur le féminisme. Après tout, pourquoi les femmes ne pouvaient-elles pas l’être même si l’époque ne s’y prêtait encore moins qu’aujourd’hui? Ainsi, Nina aura en horreur les travaux de couture ou de cuisine et présentera très tôt des signes qui montrent qu’elle est faite pour les travaux lourds de la ferme avec un regard porté vers l’avenir et l’exploitation pérenne et grandissante de la ferme familiale pour en faire un domaine digne de ce nom et connu de tous. Avec les tourments de la première et seconde guerre mondiale, Nina va progressivement devenir la cheffe de famille, plus ou moins contrainte et forcée par la vie classique menée par ses sœurs et par les conséquences de la guerre sur le reste de sa famille. Karine Lebert peint donc parfaitement bien le tableau des ravages et des conséquences de la guerre sur la campagne qui arrivent en contradiction avec le maintien du cours normal de la vie et d’une ferme, mais qui est en même temps logique puisqu’une telle exploitation est tout simplement nécessaire à la survie de toute une famille. Ce paradoxe illustre très bien l’adage que « malgré tout, la vie doit continuer ».

            La vie de paysanne de Nina va évidemment se superposer avec sa vie de femme, puisqu’elle vivra plusieurs histoires d’amour qui la tiraille entre le cœur et la raison. Dans ce domaine là aussi, Nina va faire ses choix avant tout en plaçant la ferme, devenue un domaine grâce à son ambition sans limite, au premier plan. Si l’on pas pas encore compris à quel point la jeune femme aime la terre de sa famille… Sa dévotion est ainsi touchante puisqu’elle préfère s’oublier elle-même. La question des amours de Nina apparaît donc plutôt comme un sujet secondaire, qui appuie et illustre davantage son caractère travailleur et dévoué.

En bref:

            Pour un premier roman, Karine Lebert propose un roman très aboutit qui nous entraîne dans la campagne Normande, auprès d’une famille vivant dans une ferme familiale devenu un domaine connu et reconnu, sur presque trente ans. C’est à travers la plus jeune des filles, Nina, que l’on va suivre la vie et la tenue d’une telle exploitation face aux tourments de la guerre. La jeune femme qui s’est avéré très tôt féministe avant l’heure, indépendante et ambitieuse ne voulant pas vivre la vie des jeunes filles de l’époque, va porter durant toute sa vie à bout de bras, le domaine agricole familial au point de s’oublier et de ne pas vivre pleinement l’histoire d’amour dont elle rêve plus ou moins secrètement. «Nina et ses soeurs» est une bonne petite saga familiale, en version « retour aux sources » avec campagne et ferme agricole.


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