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lundi 20 juillet 2020

Les fureurs invisibles du coeur (John Boyne)




Titre original: The Heart's Invisible Furies
Traduction: Sophie Aslanides
Nationalité de l’auteur: Irlandaise
Editions Le Livre de Poche (9 Janvier 2020)
numéro 35646
853 pages
ISBN-10: 225323785X
ISBN-13: 978-2253237853
Genre: Contemporain
Lu le: 29 Juin 2020
Ma note: 16/20



Résumé/4ème de couverture:

Cyril Avery n’est pas un vrai Avery et il ne le sera jamais – ou du moins, c’est ce que lui répètent ses parents adoptifs. Mais s’il n’est pas un vrai Avery, qui est-il ?
Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif d’un couple dublinois aisé et excentrique par l’entremise d’une nonne rédemptoriste bossue, Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune Julian Woodbead, un garçon infiniment plus fascinant et dangereux. Balloté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d’où il vient – et pendant près de trois quarts de siècle, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore.

Mon avis:

            Si je voyais régulièrement passé ce livre et qu’il m’intriguait, j’ai été surprise de constater, en le recevant dans le cadre du Prix des Lecteurs 2020 du Livre de Poche, qu’il s’agissait d’un véritable pavé! Mais force est de constatait que l’écriture très fluide fait en sorte que les pages défilent très rapidement et que l’on ne se rende pas compte que l’on vient de lire un aussi gros livre. Concernant l’histoire, je suis loin du coup de coeur unanime et je resterais sur une bonne lecture

Points de vue/Critiques:

            Cyril Avery est le personnage principal de toute cette histoire, que l’on va suivre à travers sont point de vue, de bien avant sa naissance jusqu’à ce qu’il devienne une personne âgée. On va donc retracer toute sa vie, à travers les années (en faisant heureusement des sauts réguliers d’une dizaine d’années dans le temps) et j’ai beaucoup aimé suivre toute cette vie, du début à la fin, nous offrant ainsi toute la richesse d’une vie entière

            Puisque l’on suit au tout début la vie de la mère de Cyril, obligée de fuir sa vie de jeune fille dans un petit village dans la campagne irlandaise à cause de son état de grossesse sans qu’elle soit mariée, je pensais que l’histoire irait dans ce sens et que l’on suivrait donc sa vie ainsi que celle de son enfant, loin de leurs racines, en pleine reconstruction. Mais cela n’est que le début et une première partie, puisque l’on se rend compte que l’histoire va pleinement se concentrer sur Cyril, cet enfant adopté et mal à l’aise et pas tout à fait comme les autres. Dés lors, on nous oriente vers le fait que Cyril est tout simplement attiré par les garçons. 

            Le fait que l’on oriente le lecteur vers quelque chose, et cela sur de nombreuses pages et chapitres, sans désigner et énoncer ce quelque chose de manière claire et nette est un élément que l’on retrouvera plus tard dans le récit et c’est un phénomène qui m’agace un peu. Trop de sous-entendus, à un moment c’est lourd. Il ne faut pas pousser le bouchon trop loin et prendre limite le lecteur pour un idiot. On met donc du temps pour évoquer l’homosexualité de Cyril, puis plus tard, l’apparition du sida. 

            Si j’ai passé un bon moment durant l’enfance de Cyril, ses années de jeunes hommes m’ont lassées et je n’ai pas eu l’impression qu’elles apportaient grand chose. Durant ce laps de temps, il n’est question que d’aventures, de sexe libre et gratuit, n’importe où et avec n’importe qui. Même si l’on comprend l’idée générale, qui est celle de la liberté sexuelle et insouciante des années 70 qui aura de graves conséquences futures, ces passages sont redondants et sont trop souvent crus. 

            L’âge adulte de Cyril signe le retour à quelque chose de plus intéressant. En proie aux conséquences de son silence de son homosexualité sur certains, face au couple qu’il forme, on sent tout le tiraillement constant de Cyril, qui l’empêche de vivre pleinement et sereinement sa vie. Cyril représente donc tous ces hommes et femmes qui ont dû mentir sur ce qu’ils étaient et refuser d’être heureux et épanouis pour satisfaire l’opinion générale et les bonnes moeurs. Et que se soit par l’action d’assumer ou de mentir, Cyril va finalement souffrir et faire souffrir. Quoiqu’il fasse, les conséquences s’avèrent dramatiques. Cette dualité est révoltante, touchante et fait particulièrement réfléchir.

            Dans ce roman, il y a aussi la question secondaire de l’identité et de la filiation qui est traitée, et ce dés le début et qui restera comme une sorte de fil rouge et de toile de fond tout le long du récit. C’est à travers cet aspect que tout le long du récit, Cyril va finalement croiser sur son chemin, sans qu’il ne le sache, sa mère et d’autres personnes qui ont un lien avec son passé et sa mère biologique. Ces nombreuses petites coïncidences m’ont un peu dérangé, puisqu’elles s’éloignent d’une certaine crédibilité. J’ai trouvé cela parfois gros ces rencontres régulières et fortuites au fil des années et même à travers les pays et les continents!

En bref:

            « Les fureurs invisibles du coeur » m’a un peu fait penser aux livres de Luca Di Fulvio, ces gros pavés dans lesquels on suit et on retrace toute la vie, riche et dense, d’un personnage, le tout porté par une plume tellement fluide que l’on ne se rend pas compte des pages qui défilent. Parfois trop crus ou peu important, certains passages sont plus décevants, sans compter les nombreuses petites coïncidences qui semblent parfois trop grosses. Mais dans l’ensemble, le récit de la vie de Cyril soulèvent de nombreux messages que sont la la quête d’identité à mettre en porte-à-faux avec l’opinion générale et les moeurs de l’époque, le poids des secrets et leurs conséquences et la filiation. A la fois touchante et révoltante, cette histoire nous fait passer par de multiples rebondissements et émotions. Dommage que dans l’ensemble on force un peu sur le côté dramaturgie, ce qui enlève du naturel, mais on reste dans un bon récit entraînant et envoutant. 

Autour du livre:

Fait parti de la sélection du Prix des Lecteurs Livre de Poche 2020 catégorie Littérature pour le mois de Juillet

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