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  Mes derniers avis BD et MANGAS:  

 

mercredi 26 février 2020

Persona (Maxime Girardeau)






Nationalité de l’auteur: Française
Editions Mazarine (12 Février 2020)
Collection Thriller
421 pages
ISBN-10: 2863745174
ISBN-13: 978-2863745175
Genre: Thriller
Lu le: 18 Février 2020
Ma note: 16/20



Résumé/4ème de couverture:

Un homme est retrouvé horriblement mutilé dans un bâtiment désaffecté du centre hospitalier Sainte-Anne à Paris. Pour Franck Sommerset, commissaire à la Crim’, c’est le début d’une enquête étrange et singulière.
Étrange, car ce n’est pas une série d’homicides au sens propre du terme à laquelle il se trouve confronté : toutes les victimes sont encore en vie, mais elles ont été torturées et « enfermées » en elles-mêmes.
Singulière, car pour comprendre, Franck Sommerset va devoir plonger dans l’univers des nouveaux maîtres du monde – les grands du numérique qui maîtrisent nos vies immatérielles.
C’est au cœur de Paris, dans ces tréfonds et au-delà, que Franck va suivre la piste de ce qui ressemble à une vengeance frénétique, folle et pourtant méthodique, où s’affrontent deux mondes, un nouveau qui se persuade de sa toute puissance et un ancien qui ne veut pas mourir.

Mon avis:

            Pour un premier roman, Maxime Girardeau envoie du lourd avec « Persona » et peut très facilement prétendre entrer dans le cercle des grands auteurs français du thriller. En effet, son histoire est très bien construite, glauque à souhait en poussant très loin les vices infligés aux victimes, sans que la mort y soit systématiquement associée et en plus, de nombreuses thématiques sont abordées. On passe donc un très bon moment dans les filets de cette histoire, dont les pages défilents rapidement et où l’ennui est impossible! 

Points de vue/Critiques:

            J’ai pu retrouver dans « Persona » quelques aspects que j’apprécie grandement dans les romans de Jean-Christophe Grangé: on plonge véritablement dans la noirceur de l’âme humaine avec ce que les victimes ont subies, mais en plus, l’enquête est prenante, riche et diversifiée. Mais Maxime Girardeau a eu l’intelligence de ne pas seulement disperser les cadavres au fur et à mesure de son histoire: non les victimes, affligées de nombreux sévices ignobles, s’en sortent…pour la plupart d’entre eux. Et cette épargne de morts trouve logiquement son explication dans les motivations du coupable. 

            Si la découverte des différentes victimes rythment déjà parfaitement l’histoire, l’auteur dynamisme également son récit en nous immisçant dans divers domaines, tout aussi différents les uns des autres. On fait ainsi un bon petit tour dans le fin fond des catacombes de Paris (j’ai particulièrement apprécié ces passages, angoissants mais aussi fascinants), on part en Amérique du Sud sur les traces de civilisations antiques, on plonge dans l’univers du marketing et la main mise des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), le tout relié à une médecine et une psychologie de pointe, le tout ramené dans un contexte d’actualité. Le point commun de tous ces univers se retrouve finalement dans l’âme humaine et dans son empathie… qu’elle soit présente ou non.

            Pour cette enquête riche et prenante, on retrouve Franck, un commissaire de la Crim, dont le caractère humaniste est aux antipodes du cliché du flic du 36, et lui a permit de constituer sa propre équipe dont les valeurs humaines sont la condition sine qua none pour l’intégration. A ses côtes, on retrouve une jeune femme, Elga qui est « madame tout le monde ». Néanmoins, devant ses connaissances pouvant aider à résoudre l’affaire et sa volonté de connaître la vérité, Franck va l’entraîner à ses côtés. Si ce duo d’enquêteurs flic-civil flirte avec les limites de la réalité, cela a l’avantage d’entre hors du commun et d’équilibrer les personnalités (la rigueur professionnelle du vieux flic opposée à la fraîcheur et la candeur de la jeune employée entêtée) afin que chacun apporte sa pierre à l’édifice. D’ailleurs, on les imagine très bien être les héros d’une série! 

En bref:

            Pour un premier roman, Maxime Girardeau nous offre un très bon thriller à l’histoire rondement bien menée et addictive. Les différentes victimes retrouvées au fil du récit rythment parfaitement l’histoire et offrent cet aspect glauque emprunte de noirceur (que l’on « aime » lorsque l’on est amateur de bons thrillers et que l’on peut notamment retrouver dans les livres de JC Grangé). De plus, les différents domaines abordés ne nous laisse aucun répit et nous entraine dans les catacombes de Paris jusqu’en Amérique du Sud en passant par les confins de la médecine, de la psychologie et de l’univers high-tech du marketing, le tout ramené dans l’actualité. Une très belle découverte de l’auteur en espérant revoir ce duo d’enquêteurs attachants, innovants et efficaces!  

mardi 25 février 2020

Le club des feignasses (Gavin's Clemente-Ruiz)





Nationalité de l’auteur: Française
Editions Le Livre de Poche (29 Janvier 2020)
numéro 35648
320 pages
ISBN-10: 2253100439
ISBN-13: 978-2253100430
Genre: Contemporain
Lu le: 14 Février 2020
Ma note: 18/20




Résumé/4ème de couverture:

Que faire ? Si vous avez un jour appris une terrible nouvelle et décidez d’aller manger une côte de bœuf pour fêter ça, si vous avez envie d’être aux côtés de personnes que vous aimez quand vous en avez besoin, si vous avez toujours rêvé de retrouver l’amoureux de votre jeunesse, si vous voulez chanter (faux) sans qu’on vous regarde de travers, si vous avez un jour fait partie d’un club de plage, et que l’envie vous revient 50 ans plus tard : rejoignez le Club des Feignasses ! Rien ne prédisposait Béa, Alice, Sam, Greg et Elisabeth à se rencontrer. Pourtant, ces amoureux et cabossés de la vie, membres d’un club aussi curieux que chaleureux, apprennent vite à se connaître avec leurs failles, leurs richesses et leurs secrets. Un roman plein d’émotions, d’optimisme et de tendresse qu’anime une galerie de personnages attachants.

Mon avis:

            Ce livre faisait clairement parti des livres dont l’attendais la sortie poche avec grande impatience, depuis sa sortie en grand format. Et étant donné que cette dernière remonte maintenant à un petit moment (en 2018), je désespérais de voir le format poche arrivé un jour. Dés sa sortie, c’était aussitôt acheté, aussitôt lu. « Le club des feignasses » est une superbe petite pépite, une histoire sur un fond dur et douloureux mais qui s’avère être tantôt fraîche et tantôt drôle, à déguster avec douceur et sans modération. 

Points de vue/Critiques:

            Avec un sujet de fond aussi dur et cruel qu’est le cancer, ce livre est pourtant avant tout une superbe ode à la vie. Et l’auteur va même plus loin puisqu’il nous propose une histoire dans laquelle on peut rire de la maladie. Et cela est fait merveilleusement bien.

            Les personnages sont attachants, mais sont avant tout authentiques malgré leur grain de folie respectif. En effet, ils viennent d’horizons différents, ils n’ont pas la même éducation ou la même culture, ils ont des peurs et des espoirs différents et ne sont pas de la même génération. Mais cette large palette au niveau des personnages est là pour nous montrer que cette saloperie de cancer peut toucher n’importe qui. Personne n’est exempté pour quelques raisons que se soit. Aussi différents soient-ils, leur point commun reste le cancer. Béa, Alice, Sam, Greg et Elisabeth vont donc s’unir et se retrouver dans les uns les autres pour affronter un rude combat. L’union fait la force et leur union nous apporte un réel bonheur et souffle un vent d’air frais. Face à la maladie, chacun va réagir à sa façon: pour certain, cela va permettre de mettre en lumière certaines choses, pour d’autres, c’est le passé qui va les rattraper. Quoiqu’il en soit, ce sont des questions existentielles sur la vie qui font surface. Ainsi, le lecteur lui-même est amené à prendre du recul et à se poser la question de sa réaction si on lui annonçait un cancer. 

            Dans toute cette ambiance de maladie, c’est pourtant le rire et la gentille folie qui sont les maîtres mots de l’histoire. Avec nos adorables feignasses, on ne s’ennuie pas une seule seconde et c’est surtout toujours avec le sourire et le rire. Devant leur intrépidité et leurs péripéties, qui peuvent parfois paraître grossière, on se dit pourquoi pas et on se laisse totalement et facilement entraîner par ce club d’un nouveau genre. J’ai quelque fois ressenti une sorte de pessimisme concernant un des personnages, par des petites piqûres de rappel. Si cela s’est confirmé à la fin de l’histoire, c’est surtout les remerciements et « l’explication » de l’auteur en fin d’ouvrage qui m’ont bouleversé. 

En bref:

            « Le club des feignasses » est une superbe histoire qui est une véritable ode à la vie. Car derrière ses airs de « feel-good », ce livre traite avant tout le sujet du cancer. Mais on n’y parle pas de chagrin puisque l’auteur réussi merveilleusement bien à répondre à la question: comment rire et peut-on rire face à une telle maladie? Et la réponse vient de ce club composé de personnages aussi attachants qu’ils sont différents. Ils nous rappellent que personne n’est épargnée et que leur semblant et unique point commun qu’est le cancer, va finalement leur réunir et les unir face à ce combat. Au milieu de leurs peurs, leurs espoirs, leurs remises en questions, leur bonne humeur et leurs péripéties nous entraînent gaiement, rire aux lèvres, dans une aventure pleine de vie! Une petite pépite à déguster sans modération! 

mercredi 19 février 2020

Au soleil redouté (Michel Bussi)






Nationalité de l’auteur: Française
Editions Presses de la Cité (6 Février 2020)
432 pages
ISBN-10: 2258193109
ISBN-13: 978-2258193109
Genre: Thriller
Lu le: 5 Février 2020
Ma note: 17/20




Résumé/4ème de couverture:

Au cœur des Marquises, l’archipel le plus isolé du monde, où planent les âmes de Brel et de Gauguin, cinq lectrices participent à un atelier d’écriture animé par un célèbre auteur de best-sellers.
Le rêve de leur vie serait-il, pour chacune d’elles, à portée de main ?
Au plus profond de la forêt tropicale,
d’étranges statues veillent, l’ombre d’un tatoueur rôde.
Et plein soleil dans les eaux bleues du Pacifique,
une disparition transforme le séjour en jeu... meurtrier ?
Enfer ou paradis ? Hiva Oa devient le théâtre de tous les soupçons, de toutes les manipulations, où chacun peut mentir... et mourir.
Yann, flic déboussolé, et Maïma, ado futée, trouveront-ils lequel des hôtes de la pension Au soleil redouté... est venu pour tuer ?

Mon avis:

            La sortie du dernier livre de Michel Bussi est toujours un moment attendu pour moi et cette année, avec « Au soleil redouté », l’auteur nous emmène pour un voyage inattendu et totalement dépaysant puisque nous embarquons au coeur des îles Marquises, sur des airs de Jacques Brel,  pour une histoire au confins du huit clos à la manière de « dix petits nègres ». Quoiqu’il en soit, l’auteur promet lui-même que le lecteur ne saura pas deviner le switch final, dont il a l’habitude de garnir ces histoires, étant donné qu’il serait digne des fameux « Nymphéas Noirs ». C’est en tout cas, en partant de ce postulat de base que Michel Bussi a voulu créer et écrire sa nouvelle histoire… et je confirme que j’en ai été tout aussi bluffée (limite énervée de ne pas avoir perçu « le truc » avant!!!!).

Points de vue/Critiques:

            Comme dans tous les livres de Michel Bussi, avec sa déformation professionnelle initiale de géographe, le voyage est omniprésent et vraiment salvateur. Dans ce nouveau livre, le voyage est exotique puisque l’on part aux îles Marquises. Si la découverte de ce nom fait penser à une destination paradisiaque faite de plages de sable fins et chaud, on se rend vite compte grâce aux nombreuses descriptions immersives (comme l’auteur l’a toujours et si bien fait dans ces romans), que les îles Marquises sont finalement bien loin de ce que l’on croit et qu’il s’agit en réalité d’un endroit mystérieux et très mal connu. Au milieu du fait que de nombreux artistes en sont tombés amoureux au point d’y être enterré comme Paul Gauguin ou encore Jacques Brel, les îles Marquises sont une véritable enclave assez isolée de beaucoup de choses, qui est restée très sauvage, sans incursions et dispositifs touristiques grandiloquents et qui possède une culture insulaire très forte. 
Il fallait à Michel Bussi trouver un endroit assez reculé où les technologies modernes et les personnes ne peuvent y venir facilement afin de mettre en place une intrigue à la limite du huit clos, plus toujours très compatibles avec notre société moderne actuelle, mais avec les îles Marquises, le pari est gagné et en plus, on s’offre un aller-retour (presque) gratuit et vraiment dépaysant!!

            Si l’histoire commence par un écrivain voulant faire un atelier d’écriture est quelque chose que l’on a tendance à pas mal voir en ce moment dans les romans, heureusement, ici, cela n’est que le décor planté dés la départ. Car très rapidement, c’est histoire va prendre une autre direction et l’atelier d’écriture n’est finalement qu’un prétexte pour rassembler différents personnages… chacun deviendra suspect… voire victime… Et puisque le nombre de personnages n’est finalement pas si étendu, on se dit que l’on peut trouver assez finalement trouvé le coupable, on finira bien par le trouver en les suspectant tous chacun à un moment donné. Mais évidemment, cela est sans compter le talent de Michel Bussi, puisque non seulement nous sommes plongés dans un embroglio concernant l’enquête où l’on ne sait plus qui croire ou qui soupçonner, mais en plus, lorsque le switch final nous est présenter…. haaaaa!!!! Je me suis dit « mais comment je n’ai rien vu, comment j’ai pu me faire avoir comme ça » (alors que je savais avant de commencer qu’il y avait un truc particulier à voir dés le début!!). J’ai donc été totalement berné et dérouté par cette révélation finale, c’est perfide et remarquablement bien pensé, je me suis fait avoir. Vraiment digne des « Nymphéas noirs »!. 

En bref:
           
            Cette année, avec « Au soleil redouté », Michel Bussi nous embarque pour un voyage dépaysant et bluffant. En effet, l’auteur nous entraîne aux îles Marquises, sous des airs de Jacques Brel et sur des toiles de Paul Gauguin, afin de découvrir des paysages reculés sur ces terres mystérieuses, empruntes d’une magnifique culture. Resté sauvage, éloigné du brouhaha touristique et presque coupés du monde et des technologies modernes, cet endroit était le lieu idéal pour instaurer une histoire façon huit-clos insulaire. Si l’enquête nous entraine dans ses ficelles qui sont très difficiles de démêler, c’est le switch final qui nous achève en nous coupant le souffle (voire nous énerve de s’être laissé aussi facilement et subtilement berné!!). Bref, c’est terriblement perfide, merveilleusement bien réussi et tout aussi époustouflant qu’à pu l’être les « Nymphéas noirs ». Une véritable réussite!